La Véranda, 1948
À vous de voir
1 | Observez et décrivez en quelques mots cette composition. Sur quoi Maria Helena Vieira da Silva attire-t-elle votre regard ? |
2 | Observez comment l’espace pictural est conçu. Si vous deviez y placer un personnage, quelle taille et quelle position lui donneriez-vous ? |
3 | Comment l'artiste donne-t-elle à la fois l’illusion de la profondeur et du relief ? Comment rappelle-t-elle la surface plane du tableau ? |
4 | Observez les couleurs et notez la façon dont Maria Helena Vieira da Silva peint la lumière et ses effets (réflexion, transparence, opacité …). |
5 | Quels liens peut-on faire entre cette construction de l’espace et le titre du tableau ? |
L’œuvre
L’œuvre invite le spectateur à circuler dans un espace indéfini, où il est attiré par une profondeur illusionniste. Cette perspective, composée de lignes et de plans, forme un labyrinthe en expansion dont il semble impossible de sortir. Seuls des effets de transparence sur la droite du tableau suggèrent les fenêtres d’une véranda ouvrant sur un nouvel espace, au-delà du cadre. Alors que quelques touches de couleurs retiennent le regard, des carreaux juxtaposés semblent évoquer le plan de la toile. Ils rappellent les azulejos, céramiques émaillées généralement de couleur bleue issues de la tradition portugaise, souvent citées dans l’œuvre de Maria Helena Vieira da Silva. Ce tableau, peint en France après un séjour de plusieurs années au Brésil, se distingue par son format imposant.
À mi-chemin entre abstraction et figuration, La Véranda construit et déconstruit simultanément l’espace.
L’artiste
Maria Helena Vieira da Silva (Lisbonne, 1908 – Paris, 1992), peintre française, d’origine portugaise.
Maria Helena Vieira da Silva commence l’apprentissage du dessin et de la peinture à l’Académie des Beaux-Arts de Lisbonne dès l’âge de onze ans. En 1928, elle arrive à Paris pour suivre des cours de sculpture et fréquente l’atelier d’Émile Antoine Bourdelle. En parallèle, elle s’inscrit à l’Académie de la Grande Chaumière où elle rencontre le peintre d’origine hongroise Arpad Szenes qui devient son mari en 1930. Après avoir renoncé à la sculpture, elle fréquente l’Académie Moderne de Fernand Léger, suit l’enseignement libre de Roger Bissière, côtoie les surréalistes et expose régulièrement dès 1933. En 1940, le couple part se réfugier au Brésil puis revient à Paris après la guerre, en 1947. Dès lors, Maria Helena Vieira da Silva élabore des compositions denses et complexes aux perspectives fuyantes qui évoquent parfois des villes, des espaces labyrinthiques, des mondes chaotiques ou encore des rayonnages sans fin de bibliothèques. Souvent qualifiées d’abstraites, ses œuvres invitent à circuler dans un espace pictural qui ne cesse d’interroger ce que l’artiste nomme « cette incertitude, ce labyrinthe terrible ». Ces questionnements sur l’espace pourraient être mis en résonance avec les recherches scientifiques qui depuis le début du XXe siècle ont repoussé les limites de la connaissance dans l’infiniment grand comme dans l’infiniment petit.
L'œuvre dans son contexte
1946 | Présentation du premier ordinateur à l’université de Pennsylvanie. | |
1947 | Début de la Guerre froide avec les doctrines Jdanov et Truman. | |
1947 | Décolonisation de l’Empire des Indes britanniques. | |
1948 | Maria Helena Vieira da SilvaLa Véranda, 1948 | |