Rythme, 1934

L’œuvre

De part et d’autre d’un axe légèrement oblique créé par la juxtaposition de demi-cercles de couleurs bleu et rouge, eux-mêmes cernés d’une bande alternativement noire et blanche, des formes circulaires s’emboîtent et se développent jusqu’aux limites de la toile. Ces formes de largeur variable définies par des aplats gris, noir, blanc, vert, jaune, rouge ou encore orangé, semblent se propager dans l’espace comme des ondes. La répétition de motifs colorés, leur association et leur alternance, concourent à créer un rythme syncopé qui semble évoquer celui du jazz.

Rythme est l’une des nombreuses versions de Rythmes ou Rythmes sans fin, dans lesquelles Robert Delaunay a décliné, à partir des années 1930, le motif du cercle.

Parallèlement à la réalisation de tableaux abstraits, l’artiste s’illustre dans le domaine architectural avec notamment l’escalier du Pavillon du Chemin de fer de l’Exposition Internationale de 1937 et le hall du salon des Tuileries de 1938.

L’artiste

Robert Delaunay (Paris, 1885 – Montpellier, 1941), artiste français.
Après un apprentissage dans l’atelier d’un décorateur de théâtre parisien, Robert Delaunay commence à peindre dès 1903 des paysages où il se révèle très réceptif à l’influence de l’impressionnisme. Par la suite, suivant les exemples de la peinture néo-impressionniste et du fauvisme, la couleur en vient à se retrouver au cœur des préoccupations plastiques de l’artiste. À partir de 1907, Robert Delaunay se rapproche des peintres cubistes mais la place qu’il accorde à la couleur le conduit à prendre rapidement ses distances avec ce mouvement caractérisé par une palette chromatique réduite.

Nourri des théories du chimiste Michel-Eugène Chevreul et des principes de la persistance rétinienne, Robert Delaunay construit ses tableaux à partir d’une juxtaposition de couleurs pures et complémentaires. L’artiste crée ainsi des vibrations colorées, produisant à la fois une sensation de lumière et de mouvement comme en témoignent les séries Fenêtres et Formes circulaires. Ses recherches, menées sous le nom d’orphisme, aboutissent au Disque de 1913, qui place l’artiste parmi les pionniers de l’abstraction géométrique.

Après un retour à la figuration durant la Première Guerre mondiale, Robert Delaunay renoue définitivement avec l’abstraction à partir des années 1930, devenant ainsi l’un de ses principaux représentants en France.

L'œuvre dans son contexte